Biorégionalisme ou l’art d’habiter la Terre

 

Conceptualisé par un mouvement éco anarchiste Américain, le biorégionalisme vise à former une harmonie symbiotique entre la culture humaine et son environnement naturel. Plaçant l’humanité au centre de la nature, en s’en faisant un élément à part entière, la théorie biorégionaliste n’entend pas être pensée pour préserver la nature sauvage en dehors de la société humaine.

En faisant corps avec son environnement, l’homme se le réapproprie, un concept à explorer, qui entend penser politique et territoire différemment, à l’échelle du vivant.

Décryptage d’une pensée portée par l’écologie radicale !

Une écologie militante

Décroissance, effondrement, relocalisation, les mouvements de l’écologie militantes sont légion et convergent tous vers une volonté très affirmée de faire ensemble et autrement pour prendre soin du présent et du vivant et être acteur d’un monde de demain plus éco responsable. En surfant sur le principe de la souveraineté alimentaire, le biorégionalisme s’inscrit dans une logique de créer des lieux de vie, des Régions, qui se définissent non pas par des frontières politiques, mais par des espaces naturels possédant chacun ses propres caractéristiques à la fois géographiques, climatiques, écologiques ou encore hydrologiques offrant la possibilité d’accueillir des communautés humaines ou non.

Délimitée par une chaine de montagnes, des typologies de cultures ou encore des zones côtières et les éco systèmes qu’elle représente, la bio région se pense comme un espace permettant une installation et un enracinement du vivant.

Devenir des habitants de la Terre

En faisant le choix de s’interroger sur la possibilité de sortir du paradigme industrialoscientifique, ce mouvement radical contrecarre la pensée qui place l’homme comme dominateur tout puissant de la nature.

L’objectif est donc de responsabiliser l’Homme en lui faisant prendre conscience du rôle qu’il joue directement dans la problématique écologique en lui montrant directement le problème et son lien direct avec ce dernier.

Prise de conscience mais aussi et surtout changement de comportement directement lié au fait d’une compréhension moins globale que celle que l’on transmet actuellement à l’échelle nationale en matière d’écologie.

Proche du municipalisme libertaire, cette pensée qui commence à prendre du galon auprès du milieu militant revendique une démocratie ascendante partant directement du lieu de vie. Souhaitant s’affranchir de l’Etat- nation, le biorégionalisme propose une réorganisation globale et franche de notre modèle, à la fois politique, sociale, culturelle et économique prenant racine dans un territoire à échelle humaine, la Région.

Et si ce modèle que l’on nous propose était bien plus qu’un rapport de force institutionnel, qu’une prise de position antisystème ? Et si, le fait même d’envisager le biorégionalisme était déjà penser à demain et relever le pari d’un filet de sécurité solidaire, bienveillant et proche de nos réalités futures ?